J'ai vu une bannière, ou un t-shirt à l'effigie du Canadien traîner dans la rue avant-hier soir, après la déconfiture des Naguère Glorieux; en fait, je ne sais même pas c'était quoi, c'était un morceau de tissu méconnaissable, déchiré et piétiné; entre deux traces de pneus on distinguait tout de même encore nettement la Flanelle. C'était peut-être un partisan des Bruins qui a manqué quelque peu de classe, mais personnellement je penche vers l'hypothèse d'un partisan déçu qui s'est défoulé d'aplomb.
De même qu'on dit que c'est dans l'adversité que l'on reconnaît les vrais amis, on peut dire que c'est dans la défaite qu'on reconnaît les vrais partisans; j'ai encore frais à la mémoire la crise de tétage qui s'était emparé de la ville l'année dernière alors que les tits drapeaux bleu-blanc-rouge flottaient sur les VUS de milliers de poseurs qui n'ont d'ordinaire rien à contrecrisser du hockey en général et du Canadien en particulier.
Il fallait voir la vitesse avec laquelle ont disparus ces drapeaux, t-shirts, bannières, casquettes, tasses, g-strings, condoms, couvre-siège de toilette pour s'en rendre compte. Un vrai fan, c'est pas nécéssairement quelqu'un qui se peinturlure la face aux couleurs de son équipe, c'est d'abord quelqu'un qui regarde les matchs non seulement de son équipe mais tous les matchs, et qui va jusqu'à se farcir une rencontre Islanders-Avalanche, qui étaient les deux pires équipes de leur conférence respective (Ostie que je suis no-life. Non mais sans rire).
Avec le directeur-général-entraîneur qui n'est pas certain de revenir, les rumeurs de vente et de déménagement de l'équipe, la moitié des joueurs maintenant sans contrat et un jeune gardien ébranlé mentalement et dont on doute qu'il puisse un jour se relever, je pense que les moutons devront se rabattre sur autre chose pour exprimer leur carence d'identité; personnellement j'entrevois des sombres années à venir, le spectre hideux de la reconstruction. Peut-être qu'ils vont ressortir leurs vieilles guénilles Hilfiger du fond de leur garde-robe.
0 niaiserie:
Publier un commentaire