17 juin 2010

Ben oui je regarde encore la tv

Scandale au fédéral: le gouvernement Harper dépense 57 000 dollars pour construire un lac artificiel en vue du G8/G10/G20/Gquekchose. Les journalistes à l'esprit toujours aussi fin ont tout de suite trouvé le bon mot: le "Fake Lake gate". J'ai tu hâte qu'un jour un scandale éclate autour d'une histoire de porte pour que ces idiots soient forcés d'appeler ça le Gategate; peut-être que c'est ça qui va finalement les décider à changer de gag. Non mais quarante ans qu'on nous le ressert à toutes les sauces, ça commence à faire.
zap

Un australien à l'accent faux-britannique gesticule comme un pantin désarticulé sur fond de billets de banque qu'une main surnaturelle n'en finit plus de compter; le but est de tenter de convaincre les bonnes poires de lui envoyer leur bijouterie. Pour témoins de sa bonne foi, des bonnes poires se fendent la gueule en trouvant leur chèque dans la malle, chèque dont on ne voit jamais le montant mais dont on se doute qu'il totalise à peine un cinquième de la valeur réelle de la dite bimbeloquerie. Les bonnes poires ne sont apparemment pas au courant que le pawn shop du coin leur aurait probablement donné plus, et tout de suite. Envoyez donc votre or à un nigérien et sa urgente proposition de affaires qui require votre immédiate attention, non mais tant qu'à faire rire de vous, allez-y en grand.
zap

Une pépette de bureau saute en bas du lit bourrée de pep et d'entrain, et s'en va guillerette vers son bureau où elle déguste un minuscule morceau de son biscuit au bran de scie en hochant la tête comme une gamine de huit ans avant de s'en aller gaiement au gym, pour esuite gambader vers un meeting pour finalement sauter à la marelle vers son lit pour se coucher (ah tiens non, il l'ont coupé maintenant cette scène). Tout ça sur un fond de ritournelle inspirée du thème de Passe-Partout "bonjour soleil, lalalère, Triscuit le biscuit du bonheur, yé". Quite à infantiliser ils auraient pu mettre des marionnettes. Sérieux, si le bonheur c'est d'être forcé de se nourrir de carton ondulé, j'aime autant rester malheureux – sans rire, vous en avez déja mangé vous? Eccck.
zap


mute

J'interromps un moment parce que je viens de penser à un truc. Dans l'annonce originale, l'action débute le matin et se termine au moment où le personnage va se coucher; mais dans la nouvelle version la fin est coupée. Pourquoi je sais pas et je m'en crisse, mais ce qui par contre m'intéresse de savoir: vous, là, est-ce que vous vous en rendez compte? C'est pas la première fois que je remarque qu'une campagne publicitaire fait l'objet d'ajustements en cours de route; j'imagine que les agences s'adaptent aux réactions de l'auditoire. Mais est-ce que vous le savez? Quand vous voyez un spot qui avait disparu depuis quelques semaines revenir en ondes avec quelques changements, est-ce vous vous en apercevez? Ou êtes vous tellement rendus zombies que vous remarquez même plus ce qui ce passe sur l'écran? En un mot, portez vous attention ou est-ce que vous vous contentez d'absorber les images la bave aux lèvres et les yeux dans la graisse de binne?

Peut-être que vous vous dites que le fait de pas porter attention démontre votre résistance à l'influence de la publicité, mais j'ai des mauvaises nouvelles pour vous. Dans l'industrie de la pub il y a belle lurette que le mot s'est passé: ce sont justement les sujets qui se croient non influencés qui sont justement les plus vulnérables: les téléspectateurs qui regardent l'écran sans réfléchir sont leur pain et leur beurre.

Mais non, je vous niaise: vous êtes conscientisés et tout, on vous la fait pas, vous savez comment ça marche. Toutes les babioles trônant dans votre salon remplissent un besoin essentiel.

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(parodie) Annonces iglou iglou iglou

Quoi, vous en voulez encore?