28 février 2006

Roman-savon

Pas que je me suis fait influencer par qui que ce soit, mais il m'est venu comme ça l'envie d'écrire un roman-savon. Je sais pas encore comment ça va finir, ni même comment ça va commencer, mais je vous propose un extrait si vous voulez bien.

Elle hésita un moment en pensant à la gravité de l'acte qu'elle s'apprêtait à commettre, mais son besoin pressant eut tôt fait de balayer ses inhibitions: la chose se devait d'être accomplie. Avec un geste de défi, elle enfonca prestement l'objet dans sa bouche d'un seul trait, et tout en agrippant la base d'une poigne ferme et décidée se mit tout de go à lui imprimer un mouvement de va-et-vient frénétique de plus en plus rapide.

Tandis que le manche s'enfonçait résolument dans sa bouche avide et qu'elle ressentait avec un frisson d'aise le crissement des poils drus qui massaient ses gencives, la tête de l'engin astiquait sa langue, fourbissait son palais, explorait le moindre petit recoin, fouaillait avec ostentation les replis les plus secrets et les plus profonds de sa cavité buccale offerte sans retenue. Les frottements qui faisaient écho sur les murs de la salle de bains se mêlaient peu à peu à des borborygmes et d'indécents clapotis à mesure que sa bouche s'emplissait du liquide épais et blanchâtre, fruit impudique de sa besogne.

C'est ce moment précis que son mari choisit pour faire irruption dans la salle de bains.

Un silence pesant emplit la pièce tandis que Monsieur et Madame se toisaient sans mot dire, elle avec une gêne coupable se lisant sur son visage penaud, lui fixant son épouse avec le reproche fusant de son regard rempli d'une indignation fort bien légitime. Elle détourna furtivement les yeux, évitant autant le regard de son mari offensé que celui du miroir qui lui renvoyait sans fard la réflexion impitoyable du spectacle de son outrage, et entreprit de recracher dans l'évier la moussante saumure dont le trop-plein dégoulinait en filets provocants le long des commissures de ses lèvres maculées. Mais loin d'apporter une quelconque diversion, cette manoeuvre eût au contraire pour effet d'alourdir l'atmosphère déjà pesante de gêne et de malaise qui emplissait la petite pièce.

Ce fût finalement le mari qui se décida à rompre le silence: "Chérie, je t'ai déjà dit cent fois, j'ai horreur que tu utilises ma brosse à dents!"

16 février 2006

En vrac

Eeesh. Je viens de voir mon voisin en bobettes en pelletant l'escalier arrière; c'était pas beau à voir, j'en ai encore des sueurs froides. Il y a de ces spectacles qu'un être humain ne devrait jamais avoir à subir.

Imaginez une baleine dans un aquarium, en chemise et bobettes, tout en gardant à l'esprit que la comparaison est carrément insultante pour les baleines. Non, mettons le blob, comme dans les films d'extra-terrestres des années cinquante. Ou encore le Bonhomme Michelin avec la tête du Pingouin, pas l'original, mais celui du film avec Danny DeVito. ...l'horreur......... l'horreur........

Enfin, n'y pensons plus, j'en dormirai pas de la nuit.

J'ai lancé un nouveau blog, un site de fausses nouvelles dans le style The Onion, mais en français; je reprend en fait la formule originale du Toaster que j'avais lancé en 2002. Vous avez d'ailleurs peut-être remarqué le lien dans la colonne. Le montage a pas été de tout repos, alors que je me suis mis dans la tête de faire une mise en page en trois colonnes en n'utilisant que des boîtes <div>. Éventuellement il a bien fallu me rendre à l'évidence et réaliser qu'Explorer est un tas de marde en putréfaction déguisé en fureteur et qu'il y a rien à faire avec. Explorer pour Windows s'entend, parce qu'avec la version Mac j'ai pas eu de problème. (cou donc, j'ai pas déjà dit tout ça l'année dernière? Ça y est, je radote, je suis rendu gâteux. tempus fugit...)

De toutes façons j'ai réglé le problème: une table à deux colonnes à gauche, et une boîte qui flotte à droite. Merde aux puristes, j'encule les puristes, leurs femmes et leurs flos avec. Ça marche et c'est ça qui compte.

En terminant, j'aimerais sacrer une grande baffe en arrière de la tête de je sais pas trop quel fonctionnaire zélé qui a décidé de barrer les utilisateurs de IE pour mac du site de nouvelles de Radio-Canada. Premièrement quand tu dis "Nous vous invitons à télécharger les dernières versions de Firefox ou Safari", il faudrait peut-être te rappeler que le terme "inviter" tend à impliquer un libre choix, et que de plus, il y a pas de Firefox ou Safari pour OS9, fa que chu fourré d'aplomb moi là. Deuxièmement, quand tu dis "Le site comporte des fonctionalités non supportées par votre navigateur" faudrait préciser qu'en fait la seule fonctionalité qui m'empêche de consulter le site est justement le script de redirection. En désactivant les javascripts, j'ai pu accéder sans problèmes. Bon, j'ai vu des cases vides, et la mise en page craint un peu, mais j'ai pu me lire les nouvelles tranquillement et en toute impunité. Bouhahaha j'ai hacké le site de radio-canne!

C'est ça le problème avec ce genre de paternalisme en vogue de la part de nos institutions: il y en qui insistent pour te mener par la main et te montrer le droit chemin, mais eux-mêmes semblent pas vraiment savoir où ils vont.
(parodie) Annonces iglou iglou iglou

Quoi, vous en voulez encore?