24 septembre 2005

New Orleans is sinking and I don't want to swim

Tiens, non, finalement parlons-en de Katrina. Et de Hugo, Andrew, la faille de San Andreas... c'est quoi la manie que les gens ont de se planter en plein dans des zones de désastres? Le fait que la Nouvelle-Orléans était bâtie dans une cuvette sous le niveau de la mer n'était pas un secret. Le fait que la région était sujette aux ouragans n'était pas inconnu non plus. Et le fait que le système de digues était sérieusement sous-financé faisait les manchettes; et ça fait des années que les experts lancent des avertissements à qui veut l'entendre que les digues ne résisteraient pas à un ouragan de force 3. Maintenant, mettez tous ça ensemble, et imaginez que l'on parle de la région où vous habitez. Un beau matin, on vous annonce qu'un ouragan de force 3 fonce vers votre ville, et que vous devez évacuer; qu'est-ce que vous faites? A) vous prenez votre char, l'autobus, le train, le char de votre voisin, marchez, clopinez, décâlissez de là? ou B) vous tombez à genoux et vous vous mettez à prier?

Personnellement, j'aurais fait C) je reste pour voir le show... qu'est-ce qu'on ferait pas pour un rush d'adrénaline (wooooooouuu! extrêêêême!). Peut-être que je suis pas plus brillant en fin de compte. Et quelque chose me dit que vous êtes probablement pas mieux (hiiin! j'veux pas manquer mes programmes!).

Mais il reste le fait que personne n'aurait d'abord jamais dû avoir l'idée de construire des maisons là. Pensez-y: 20 pieds sous le niveau de la mer? Au bord du Golfe du Mexique? La Hollande au complet est sous le niveau de la mer, mais au moins il y a pas d'ouragans par là; ou s'il y en a, c'est pas un à chaque année. Tacoma et Seattle dans l'État de Washington sont deux villes dont le taux de croissance est parmi le top 100 aux États. Et où ça se trouve? Drète à côté d'un volcan. Et parlant de volcan, que penser des napolitains qui ont passé les deux derniers siècles à exhumer les restes des habitants de Pompeii, sans jamais se rentrer dans le cabochon que c'est ça qui leur pend au bout du nez, que ces corps tordus, ces visages déformés par la terreur et la douleur leur lancent un message sans équivoque: «Fuyez! Fuuuuyeeez pendant qu'il est encore temps!»

La ville de Galveston au Texas a déjà subit deux ouragans majeurs, dont le premier en 1900 qui a tué au-dessus de 8000 personnes et qui est encore le désastre naturel le plus mortel de l'histoire américaine. Et maintenant, la ville se prépare à compléter le tiercé avec Rita qui leur arrive dans la moppe telle la vengeance divine; d'après vous, est-ce qu'ils sont partis? ... eh ben oui!!! La majorité des habitants sont en train d'évacuer; baaaôôôn, c'est pas beau ça, ils ont compris. Personnellement, je soupçonne les autorités d'avoir usé de stratégie dans leur mises en garde. Genre «Satan is coming!!!! Flee! Run for your lives!» (avez vous remarqué que c'est plus facile de faire peur avec le surnaturel et le farfelu?) La prochaine étape, c'est d'apprendre à ne pas évacuer tout le monde en même temps et sur la même route, mais bon, il y a du progrès, laissons leur une chance. Par contre, il leur reste encore à figurer que c'est vraiment pas une bonne idée de bâtir des villes sur des bancs de sable en bord de mer.

Au Québec, c'est pas vraiment mieux: à chaque printemps c'est la même histoire, les riverains se font inonder ici où là, les sous-sols se retrouvent sous l'eau, les gens dénoncent l'incurie gouvernementale, etc... Allez vous promener sur les bords de la Richelieu, de la Rivière-des-Prairies ou de n'importe quelle autre de nos débordeuses compulsives, et vous allez entendre des scies et des coups de marteaux. "Ah, mais on a une belle vue"

Si au moins ils les construisaient à l'épreuve de l'eau.

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