En regardant la date, je constate que ça fait plus qu'un mois que j'ai pas blogué. L'ennui c'est que je sais pas trop quoi dire. Là comme je vous parle, je sais même pas comment je vais finir ma chronique. En fait, je sais même pas comment va finir cette phrase; je croyais que j'allais finir par le mot phrase, mais non, je fais exprès de rajouter mais non pour être sûr de pas finir ma phrase avec phrase, et c'est exactement le genre de niaiseries qui sont capables de me faire aller pendant des heures, ça fais que je vais arrêter ça là.
Il y a des mois comme ça où j'ai aucune inspiration. Je pourrais toujours me rabattre sur l'actualité, mais qu'est-ce que je peux bien dire qui n'a pas déjà été dit, redit, reredit et contredit dans les médias et la blogosphère? Sans parler de balconville; tout le monde et sa grand mère sait comment tout marche, c'est quoi exactement le problème avec la société et comment régler ça, et ils savent tout ça mieux que moi, particulièrement ceux qui copiaient sur moi à l'école. Ça me fait toujours sourire d'entendre les belles grandes théories politico-sociales de quelqu'un qui aurait peut-être jamais passé sa sixième année si j'aurais pas été là pour l'aider.
Bon, de quoi vous voulez que je parle? L'ouragan Katrina? Bof. New Orleans, les Gonaïves, les tsunamis l'hiver passé, le 11 septembre... à force de voir des désastres en direct, j'en suis rendu franchement blasé; à chaque fois j'ai l'impression de regarder un nouvel épisode du même reality show. De toutes façons, c'est la faute à Bush, c'est lui qui a provoqué l'ouragan pour fournir des contrats à Halliburton. C'est ça que vous vouliez entendre, vous êtes contents, là?
OK, quoi d'abord? La grève dans les écoles? Je m'en sacre, j'ai pas d'enfants. Le prix de l'essence? Je m'en crisse, je suis en vélo. La course à la chefferie du PQ? Je m'en contrecâlisse, je vote Bloc-Pot. La nomination du juge Roberts à la cour suprêBOMrrrzzzzronnnzzzzzzz....
Et si je partageais mon quotidien? Ce matin (aux alentours de midi et demie), il m'est arrivé une aventure incroyable. Comme il m'arrive à l'occasion, voilà t-il pas qu'il me vient une envie de me faire des oeufs à la coque. Non, c'est de la bullshit, c'est pas parce que j'en avais réellement envie, en fait c'est à peu près rien que ça qu'il y avait dans le frigidaire, mais bon. Toujours est-il que je mets mes oeufs à l'eau, part le rond, et... et non, c'est chiant, plate comme un discours du trône, là c'est vous autres qui allez tomber endormis.
Peut-être si j'y met du style? Or donc, les oeufs bouillonnent frénétiquement dans l'élément liquide, innocents rejetons de poule humblement offerts en sacrifice à la sustenance de l'insigne hominidé que je suis, mangé ou être mangé, ô mystère éternel du grand cycle de la vie. Pendant que s'effectue l'immolation, je m'absorbe sans vergogne aucune dans l'observation de l'accomplissement d'un autre rituel immémorial, à savoir les efforts sudorifères et tonitruants d'un fier représentant de la classe Homo Erectus s'évertuant à plonger son engin au gabarit improbable dans la matrice humectée et frémissante d'un capiteux spécimen femelle de la dénomination Homo Siliconus, qui tout en poussant de longs gémissements plaintifs dont on devine à peine le caractère fictif, se cabre avec des convulsions spasmodiques qui secouent ses chairs pulpeuses et courbatives, offrant avec ostentation aux voyeurs emoustillés le spectacle impudique de ses plantureux et non moins improbables attributs glandulaires, que dans un accès de fôlatre légèreté me viens l'idée saugrenue d'affubler respectivement des vocables "Hindenburgh" et "Graf Zeppelin".
Tout absorbé dans ma contemplation de l'acte mystique se projetant sur mon écran d'ordinateur qui en rougit de honte et de plaisir, j'en oublie mon repas qui a de loin outrepassé le laps de temps généralement considéré comme convenant à cette opération culinaire; m'attendant à retrouver mes oeufs transformés en boules de caoutchouc indigeste, ô stupéfaction, ils sont parfaits! Tendres, fermes, et je peux les écaler, il y en a aucun de craqué, tsé des fois quand tu viens pour écaler des oeufs pis qu'ils sont baveux, t'essaye d'enlever l'écale pis t'arrache la moitié du blanc, ça fait pas chier rien qu'un peu, ça fait que j'ai bouffé mes oeufs pendant que la grosse plotte sur mon ordi achevait de se faire fourrer dans le cul en gueulant comme une truie en chaleur pis en se gigotant les boules dans tous les sens, pis c'est ça l'histoire, ciboire on y passera pas la nuit quand même.
Coudonc, j'ai tu fumé de quoi? Non, sérieux, ça fait dur, c'est franchement n'importe quoi. Je m'excuse de vous avoir fait venir ici pour rien et de vous avoir fait perdre du temps que vous auriez pu passer à visiter fuckyouandyourmama.com; j'essayerai de faire mieux la prochaine fois. Tiens, dans mon prochain post, je vous parlerai de la fois ou j'ai chié un étron de dix pouces de long qui ressemblait à la Vierge Marie, mais je l'ai flushé con que je suis, j'aurais dû le garder dans du plastique et le vendre sur E-Bay.
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